Dégustation du 17 septembre 2001 Les vins de Sancerre Synthèse des commentaires de dégustation
: Pierre Citerne. Les vins n'ont pas été dégustés
à l'aveugle.
Nombre de dégustateurs : une quinzaine.
Vins blancs à base de sauvignon, vins
rouges issus de pinot noir.
PP : Pascal Perez - DS : Didier Sanchez -
LG : Laurent Gibet - PC : Pierre Citerne.
Vins rouges : 1. Vincent Pinard "Charlouise"
1999 :DS : 13 - PC : 12,5 - LG : 12,5 - PP : 13,5. Note moyenne
: 12,9 - Prix : 90 F
Robe framboisée assez peu intense.
Fruit de pinot au nez, kirsché, enrobé
par un boisé chocolaté flatteur.
La matière, plutôt légère,
semble gourmande, fruitée et vanillée, mais
elle finit étriquée et légèrement
asséchante.
2. Alphonse Mellot "Génération XIX" 1999 :DS : 14 - PC : 15 - LG : 15 - PP : 15. Note moyenne : 14,75 - Prix : 150 F Robe mate, plus foncée que la précédente.
Nez intense, assez profond, fruit de pinot
plein de vitalité avec des accents de gibier, dhumus
et dépices (girofle).
Admirable naturel du fruit en bouche, marqué
par la framboise et le noyau ; charnu, savoureusement rustique.
3. Lucien Crochet "Cuvée Prestige" 1997 :DS : 15/15,5 - PC : 16 - LG : 16 - PP : 16. Note moyenne : 15,8 - Prix : 140 F Centre du disque opaque, robe fournie et mate.
Nez intense et expressif de pinot épicé,
fumé, nettement giboyeux ; dune race étonnante
- ce bouquet à la fois floral, animal et épicé
nous transporte à Vosne
Matière riche et veloutée, le
fruit semble très mûr (impression de sucre résiduel)
; structuré et dense, lensemble conserve harmonie
et spontanéité. Ce vin semble plus jeune que
nombre de crus bourguignons du même millésime.
Vins blancs : 4. Claude et Florence Thomas-Labaille
"La Fleur de Galifard" 1999 :DS : 14,5/15 - PC :
14,5 - LG : 15,5 - PP : 15. Note moyenne : 14,9 - Prix : 100
F
Nez pur, miellé, floral (aubépine),
harmonieux, avec juste une pointe végétale variétale
; du verre vide ressort un boisé beurré.
Bouche équilibrée et gracieuse,
dampleur et dexpression modérée,
mais dune belle maturité.
5. Pascal et Nicolas Reverdy "Vieilles Vignes" 1999 :DS : 15/15,5 - PC : 15 vers + - LG : 15 vers + - PP : 15,5. Note moyenne : 15,2 vers + - Prix : 90 F Bien mûr au nez, du fruit miellé,
une belle typicité de buis et de minéralité
fumée.
On retrouve le buis et le lierre en bouche,
dans une matière séveuse sous-tendue par une
opportune vivacité.
6. Domaine Vacheron "Les Romains" 1999 :DS : 13,5 - PC : 12,5 - LG : 14 - PP : 13,5/14. Note moyenne : 13,45 - Prix : 120 F Nez très boisé, dominé
par la vanille et le café.
Prévisible saveur lactique en bouche,
de la vivacité, ampleur modeste, finale caramélisé
lassante - pourquoi tant de bois ?
7. Henri Bourgeois "Jadis" 1999 :DS : 15 - PC : 15 vers + - LG : 15 - PP : 15,5. Note moyenne : 15,15 vers + - Prix : 100 F Robe visqueuse. Très typé au
nez, intense : buis frôlant le pipi de chat. On perçoit
des notes liégeuses, localisées dans les premiers
verres, phénomène curieux de contamination partielle.
La matière est pure, franche, dense,
encore monolithique dans son expression juvénile -
mais on a envie de lui faire confiance.
8. Vincent Pinard "Harmonie" 1999 :DS : 14 - PC : 13/13,5 - LG : 14 - PP : 14,5. Note moyenne : 13,95 - Prix : 100 F Boisé beurré, grillé
au nez, le fruit pointe timidement son nez derrière.
Bouche marquée par le bois, moins que
Vacheron, mais trop toutefois pour que le raisin sexprime.
9. Gitton Père et Fils "Galinot" 1999 :DS : 14,5/14 - PC : 14 - LG : 14,5 - PP : 15. Note moyenne : 14,5 - Prix : 95 F Robe nettement dorée.
Nez très différent des autres,
presque surmûr, oxydatif : pomme cuite, poire, vernis
- qui évoque plus un Chenin quun sauvignon.
Bouche intense, forte trame acide mais aussi
une légère chaleur alcoolique, saveur franche
toujours sur des notes oxydées de pomme cuite.
10. Alphonse Mellot "Edmond" 1999 :DS : 15,5/15 - PC : 14,5 - LG : 15 - PP : 15,5. Note moyenne : 15,15 - Prix : 140 F Au nez, le fruit blanc très mûr
épouse un boisé grillé élégant.
La bouche offre une bonne amplitude, une trame
acide en évidence et une saveur boisée lactique
encore dominante.
11. Pascal Cotat "La Grande Côte" 1999 :DS : 14/14,5 - PC : 15/15,5 - LG : 14 - PP : 15. Note moyenne : 14,55 - Prix : 110 F Typicité évidente au nez, qui
jaillit assez puissamment : buis, lierre, et même de
notes réduites qui évoquent le Crottin de Chavignol
(est-ce une vue de lesprit ?)
Très minéral, crayeux en bouche,
droit et vif, long, mais moins archétypique ?
12. Lucien Crochet "Prestige" 1997 :DS : 16/15,5 - PC : 15,5 - LG : 16 - PP : 16. Note moyenne : 15,9 - Prix : 120 F Robe nettement dorée.
Nez très mûr, défini et
racé, de fruits blancs et de fruits exotiques (mangue,
passion
)
Le raisin semble plus mûr que dans les
99, avec un léger sucre résiduel - bouche cohérente,
dense, sapide, une bonne acidité préserve lallonge,
on ressent une pointe de chaleur alcoolique en finale.
13. Lucien Crochet "Vendange du 21 Octobre" 1997 :DS : 16 - PC : 16,5 - LG : 16,5 - PP : 16,5. Note moyenne : 16,4 - Prix : 150 F Doré encore plus intense.
Nez superbe, à la fois riche, confit
(des fruits exotiques qui évoquent Jurançon)
et pur, delié, typé (lierre, buis).
Atypique par sa concentration et sa maturité
(passerillage, botrytis ?), mais cohérent et indiscutablement
racé, saveur prenante et précise de miel, de
poire, de gingembre
pointe dalcool en finale comme
le vin précédent, mais grande persistance.
Conclusion : Deux vins rouges surprenants, leur race
et leur concentration sont dignes de (bons) premiers crus
bourguignons.
Des blancs globalement intéressants,
de styles variés, avec une acidité vertébrante
pour lien de parenté.
Certains blancs apparaissent outrancièrement
marqués par le bois neuf, au point que terroir et cépage
sont méconnaissables. Ce "voile" aromatique
boisé se lèvera-t-il un jour sur une expression
plus personnelle ? La typicité sancerroise, avec sa
minéralité et ses accents subtilement végétaux,
ne parait pas a priori avoir besoin dun boisé
international grillé et lactique en guise de cache-sexe.
Les vins de Lucien Crochet dominent la dégustation,
mais ce sont les seuls 97 de la dégustation. Le millésime
99 montre-t-il ses limites (densité et maturité
des matières) ? Deux années supplémentaires
permettraient-elles une meilleure expression des autres vins
?
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