Carnets de Dégustations,
Jean-Marc Quarin
Les grands Bordeaux 1999
Château
MARGAUX 1999 (Margaux A.O.C., Premier Cru Classé) [17,5]
Superficie de la propriété
260 ha pour environ 100 ha de vignes. Cépages : 75% cabernet
sauvignon, 2% cabernet franc, 20% merlot, 3% petit verdot. Sol graveleux
et argilo-calcaire. Second vin : Pavillon Rouge. A noter que le cru
produit aussi un vin blanc sec (Pavillon Blanc) qui n'est pas un margaux
AOC mais un bordeaux AOC.
La moyenne de mes notes de dégustations
des derniers millésimes situe Château Margaux comme le
premier des premiers crus classés. Le travail me paraît
y être très recherché et particulièrement
appliqué. Quant au goût, sa grâce frise l'inénarrable
!
Couleur : Rouge sombre. Intense.
Vive. Plutôt intense pour château Margaux.
1er Nez : Net. Intense. Fin. Fruité.
Subtil. Finement chocolaté. Ah, je retrouve le cru après
l'éclipse aromatique de 98 ! Complexe.
Agitation : Floral. Note de vanille,
de guimauve, de violette.
Bouche
: Quelle entrée en bouche ! Douce, très, très
caressante, soyeuse, qui se développe veloutée, sur
un corps de rêve. Très lente évolution tanique,
gracieuse, minutieuse, subtile et en même temps profonde. Grande
finale de cabernet sauvignon, avec une douceur de trame succulente.
C'est encore une fois du grand vin fin et le meilleur du millésime
Château LEOVILLE-LAS-CASES
1999 (Saint-Julien A.O.C., Second Cru Classé) 17,5
Superficie 95 ha - Cépages
: 65% cabernet sauvignon, 13% cabernet franc, 19% merlot, 3% petit
verdot. Sol graveleux. Production 150000 à 200000 bouteilles.
Second vin : Clos du Marquis.
Ma dégustation du 1999 situe
ce cru parmi l'élite du Médoc : il arrive en tête
avec Château Margaux. Ce vin se distingue par son homogénéité
et son absence de dilution en milieu de bouche dans un millésime
jugé difficile parce que très pluvieux en septembre.
Ce succès est celui de la rigueur viticole et du savoir faire
oenologique. Des atouts, oh combien déterminant dans le contexte
du millésime ! Ce vin se compose de 18,7 % merlot, 18,7 % cabernet
franc et 62,6 % cabernet sauvignon. Le petit verdot est dans le Clos
du Marquis.
Je note que depuis l'excellent 1990,
la part de cabernet franc dans Las Cases n'avait jamais été
aussi élevée ( 20,8 % en 1990). Puissance alcoolique
13°.
Couleur : Elle associe la profondeur
à l'éclat et la vivacité. Scintillante.
1er Nez Net. Intensité moyenne.
Fruité. Très fruité. Frais. Floral. Cette note
florale est décidément nouvelle ici et très belle.
Depuis 96, le nez de ce vin et sa structure aromatique générale
sont plus distingués, sans doute à cause d'une plus
grande sélection en faveur du cabernet sauvignon.
Agitation : Touche fine d'encre
et de fleur.
Bouche : Attaque nette et douce,
pulpeuse et extrêmement fruitée. Ce vin se développe
sur une sensation pulpeuse étonnante et une chair minutieuse
qui vient fondre en bouche avec une foule de nuances tactiles. La
profondeur est là. La finale termine noble, dense, très
dense, sur des tanins enrobés, pas encore gracieux comme château
Margaux, mais d'une profondeur de goût stupéfiante pour
l'année. Grande longueur prometteuse. Je le situe au-dessus
du 98. Un beau moment de dégustation !
Château PAVIE 1999
(Saint Emilion Grand Cru A.O.C.) 17 - 17,5
Nous voici donc un an après
l'éloge fait du 98 qui m'a valu quelques remarques de la part
de vinificateurs saint-émilionnais. Le vin a parfaitement évolué
et ma note a grimpé parce que je m'incline devant la complexité
de cette construction luxueuse, pure, dense, fraîche, sans aucune
astringence déplacée. Certains disent encore qu'il faudra
attendre le recul du temps pour mieux savoir ce que cette bouteille
contient. Certes, mais nous sommes à Pavie. Et j'ai toujours
vu ces vins devenir meilleurs avec le temps. Il ne faut pas avoir
peur du 99 qui confirme le 98 (que je trouve un peu au-dessus. De
plus il est moins cher). D'ailleurs, vous verrez que dès que
les distributeurs gagneront de l'argent avec, ce cru se trouvera subitement
encensé... Depuis l'an dernier, c'est surtout sur ce point
que les choses ont avancé. Qui a encore du 98 en stock ? Pas
grand monde... 60 % merlot, 30 % cabernet franc, 10 % cabernet sauvignon.
Début des vendanges le 24 septembre et fin le 2 octobre. Terroir
assez tardif. Les vendanges ont commené par le cabernet franc
sur le bas de côte plus précoce. Saignée à
10 % pour éliminer l' eau. Macération à froid
8 jours. Fermentation 8 jours. Macération 4 à 5 semaines.
100 % malo barrique. Ecoulage à chaud.
Couleur :Rouge sombre. Bonne
intensité. Vive. 1er Nez Net. Intense. Ce qui fait la différence
avec beaucoup d'autres vins, peu aromatiques cette année. Note
d'encens et de fruits frais. Cassis. Groseille. Mûre.
Agitation : Intense. Frais. Réglisse.
Touche d'encre.
Bouche :Attaque nette, douce et
juteuse, se développant caressante et grasse mais sans opulence
ostentatoire, sur une structure puissante, tanique et, somme toute,
reprenant les valeurs gustatives classiques des grands Bordeaux. Le
vin évolue lentement, gras, aromatique, sur des tanins savoureux
mais fermes, rappelant parfois plus la structure d'un Médoc
que d'un Saint-Emilion. Longue finale un peu austère. Vin puissant
qui termine épicé, fruité, réglissé
et à peine boisé. Beau. Un grand moment de ces dégustations
en primeur. Voilà le Las Cases de Saint-Emilion !
Château PETRUS 1999
(Pomerol A.O.C.) 17 - 17,5
Superficie de la propriété
12,02 ha. Cépages : 5% cabernet franc, 95% merlot. Sol argileux.
Pas de second vin.Elevage en barriques neuves. Durée 20 à
22 mois, ce qui est assez long à Bordeaux. Prix lors de l'achat
primeur pour le particulier : environ 1000 F HT.Dès la mise
en bouteille ce prix est multiplié par 3, 4 voire 5 selon les
millésimes. Ce 99 est moins bon que le merveilleux 98, mais
il continue de dominer son appellation.
Couleur : Rouge sombre. Bonne
intensité. Vive. Pourpre.
1er Nez : Net. Intense. Fruité.
Frais. Note de cerise et de vanille.
Agitation : Bonne intensité.
Ce type de nez si aromatique est peu fréquent dans ce millésime.
Bouche : Attaque douce et suave,
presque sucrée, se développant sur une structure très
crémeuse, onctueuse, épaisse et de bonne concentration,
juteuse aussi, qui évolue sur un goût de guimauve, réglisse
et violette, vers une finale à la tanicité enrobée
et assez lumineuse dans l'éclat du fruit. Persistance très,
très épicée, sur un fond de note évoquant
la pâtisserie. Beau vin pulpeux, long et très puissant.
Château AUSONE (Saint
Emilion Grand Cru A.O.C.) 17
7 ha. Un quart situé
sur le plateau calcaire, trois quart sur la côte argilo-calcaire
avec molasses. Encépagement : 50% merlot, 50% cabernet franc.Vendanges
assez précoce du 20 au 21 septembre. Rendement 34 hl/ha. Depuis
que ce cru est vinifié par Alain Vauthier et Michel Rolland,
c'est la première fois que je trouve la part de bois et de
tanin aussi bien proportionnée.
Couleur : Rouge sombre. Vive.
Belle intensité. Belle.
1er Nez : Net. Intensité
moyenne. Fin et fruité. Discret.
Agitation : Floral. Subtil.
Bouche : Attaque douce et souple,
se développant sur une structure très fruitée,
juteuse, de bonne concentration et minérale en milieu de bouche.
Lente évolution tanique, beaucoup plus nuancée que sur
les précédents millésimes. Je retrouve un vin
tramé, velouté, avec une trame serrée en finale
et légèrement austère. Persistance longue que
je trouve un peu chaleureuse avec ces 13,2° d'alcool.
Château CHEVAL BLANC
(Saint Emilion Grand Cru A.O.C.) 17
41 ha. Ici on est en présence
d'une variété de sols et sous-sol : graveleux, argileux,
sableux.
Encépagement : 60% cabernet
franc, 37% merlot, 3 % de malbec et cabernet sauvignon. Le 99 se compose
de : 55 % merlot, 45 % cabernet franc. C'est un beau vin tandis que
98 est un vin exceptionnel, surtout dominé par une très
haute expression du cabernet franc.(Voir Carnets n° 33)
Couleur : Rouge sombre.
Bonne intensité. Très sombre pour Cheval Blanc.
1er Nez : Net. Intensité
moyenne. Fin voire même très fin. Frais. Fruité.
Chocolaté. Note de cerise.
Agitation : Touche d'épice
et d'écorce d'orange "After Eight à l'orange".
Bouche : Attaque douce, se développant
sur une structure tendre et juteuse, au goût frais qui au contraire
d'autres vins, offre un bon goût de fruit en milieu de bouche.
Le vin évolue profond en se tramant au fur et à mesure
de l'évolution en bouche. Note florale de violette. Tanins
gras et enveloppés. Goût profond d'encre. La magie du
toucher de bouche si subtil du cru est là malgré une
présence tanique plus abondante que d'habitude sur cet échantillon.
Château LATOUR (Pauillac
A.O.C, Premier Cru Classé) 17
Avec ce millésime et
les changements de direction technique, Latour ne se présente
plus tout à fait de la même manière que celle
connue depuis 1988. Le vin est moins opulent et semble s'orienter
vers un plus grand raffinement. Ces perceptions restent à confirmer
à travers l'élevage de ce vin et surtout la venue des
millésimes suivants. La production a chuté et ce ne
sera certainement pas sans conséquence sur le prix de vente.
38 hl/ha. Ni passé au concentrateur, ni chaptalisé.
Assemblage : 70 % cabernet sauvignon, 25 % merlot, 5 % cabernet franc
et petit verdot.
Couleur : Rouge sombre. Intense.
Noire. Belle. Vive. Pourpre.
1er Nez : Net. Intensité
moyenne. Discret. Frais. Note de cassis et de chêne.
Agitation : Cassis. Fraise. Très
proche du fruit et sans une once de bois, ce qui est merveilleux.
Bouche :Attaque nette et douce,
se développant sur une structure assez pulpeuse au fruité
ni frais ni fané, mais il marque une éclipse dans sa
construction au milieu et la pulpe n'est pas assez présente
du début à la fin. Le vin évolue juteux et fondant
pour finir enrobé dans une belle douceur tactile, avec des
notes originales de fleurs, violette, fruits et réglisse assez
élégantes. Bonne persistance sur un grain tanique évoquant
la puissance du Pauillac mais aussi le raffinement des crus uniques.
Très bon. Toutefois, cette nouvelle entrée de bouche,
plus discrète que par le passé, m'a un peu dérouté.
La longueur finale laisse augurer d'un bon développement. J'ai
hâte de le revoir pendant l'élevage.
Château
DUCRU-BEAUCAILLOU (Saint-Julien A.O.C, Second Cru Classé) 16,5
- 17
Ce 99 contient 72 % de cabernet
sauvignon, 28 % de merlot dont 6 % de vin de presse.
Couleur : Rouge sombre. Bonne
intensité. Vive.
1er Nez : Net. Intensité
moyenne. Fruité frais. Vanillé. Très agréable
et assez fin.
Agitation : Note fraîche
de cassis et de mûre.
Bouche
: Attaque nette et douce, se développant sur une structure
suave et très fruitée. Ici le tanin se montre fin et
le vin plutôt en arômes qu'en structure. Toutefois la
finale termine bien avec une profondeur nuancée et un goût
presque sucré. Ducru en en train de reprendre une position
forte à Saint-Julien qui rappelle sa notoriété
des années 1970.
Château
GRAND-PUY LACOSTE (Pauillac A.O.C, cinquième cru classé
) 16,5 - 17
90 ha planté de 75 %
cabernet sauvignon et 25 % merlot. Assemblage du 99 : 72 % cabernet
sauvignon, 28 % merlot.
Couleur : Rouge sombre. Bonne
intensité. Vive.
1er Nez : Net. Intensité
moyenne. Fruité. Note presque confite.
Agitation : Touche de réglisse.
Presque goudron.
Bouche : Attaque douce et fruitée,
se développant sur une structure juteuse, de bonne concentration
qui évolue sur un très bon goût de fruit frais
en milieu de bouche. Lente évolution tanique assez grasse,
savoureuse et longue. Beau vin frais et superbement aromatique. Bien
réussi, avec une touche tendre et peut-être un peu plus
ferme que Ducru rappelant ainsi Pauillac.
Château
HAUT-BRION
rouge (Pessac Léognan AOC, premier cru classé) 16,5
- 17
45 ha. planté de 45
% cabernet sauvignon,18 % cabernet franc, 37 % merlot. Assemblage
du 99 : 55 % merlot, 10 % cabernet franc, 35 % cabernet sauvignon.
Un Haut-Brion plus en merlot que d'habitude. Vendangé entre
le 6 et le 24 septembre.
Couleur : Rouge sombre. Intense.
Vive. Belle.
1er Nez : Net. Intensité
moyenne. Discret. Fruité. Floral.
Agitation : Plutôt frais
dans son caractère.
Bouche : Attaque douce et suave,
qui évoque des sensations de fruits très mûrs
voire sucrés. Le vin se développe en fondant, toujours
suave, avec une tanicité élégante dans son grain
final. Belle longueur. Pour l'instant, le vin est racé sans
être très complexe, et je le situe en dessous du 98.
Château LA MONDOTTE
(Saint-Emilion grand cru AOC) 16,5 - 17
22 hl/ha. Terroir frais et
plutôt tardif, vendangé le 25 septembre.
Couleur : Rouge sombre. Bonne
intensité.
1er Nez : Net. Intensité
moyenne. Fruité, avec une note de pruneau qui est déjà
oxydative.
Bouche : Attaque nette et pleine
de fruit, se développant sur une structure pulpeuse, qui s'allonge
en bouche, plus qu'elle ne prend du volume. Le vin évolue gras
et juteux surtout en seconde partie de bouche et termine sur une bonne
persistance, légèrement grillée et toastée.
C'est bon mais pour l'instant il n'y a pas d'arômes particulièrement
sophistiqués ni éclatants. Au même stade d'évolution,
je notais mieux 98, 97 et 96.
Château MONBOUSQUET
(Saint-Emilion grand cru AOC) 16,5 - 17
70 % merlot, 20 % cabernet
franc, 10 % cabernet sauvignon. 30 hl/ha. Les vendanges précoces
avant les pluies ont bien profité à ce cru qui offre
un fruit à la fois mûr et frais. Je signale la belle
évolution du 98 (je préférerais pourtant peu
moins de bois) que je note pareil à celui-ci.
Couleur : Rouge sombre. Bonne
intensité. Noire.
1er Nez : Net. Intensité
moyenne. Fruité. Dense.
Agitation : Note de bourgeon de
cassis.
Bouche : Attaque nette et grasse,
se développant sur une structure juteuse, puissante, mais très,
très veloutée. Le vin évolue avec beaucoup de
goût et des saveurs juteuses, vers une finale enrobée
et longue, épicée, chaleureuse et toujours très,
très charnue. C'est un très, très beau vin à
la pulpe renversante. Toutefois, Pavie-Decesse et Pavie possèdent
un grain tanique plus sophistiqué qui a besoin d'un peu plus
de temps pour se révéler.
Château MOUTON ROTHSCHILD
(Pauillac) 16,5 - 17
Cette année, les vins
des propriétés Rothschild sont plus charmeurs et moins
structurés qu'en 98. La vinification a été orientée
pour garder le fruit et la chair avec des extractions modérées
et bien équilibrées afin de ne pas produire des vins
qui pourraient sécher plus tard. Dans la même optique,
les macérations ont été plus courtes que d'habitude.
18 % merlot, 4 % cabernet franc, 78 % cabernet sauvignon.
Couleur : Rouge sombre. Bonne
intensité. Vive. Belle.
1er Nez: Net. Intensité
moyenne. Fruité. Epicé.
Bouche : Attaque nette et souple,
se développant sur une structure dense dès l'entrée
en bouche, qui évolue grasse et assez moelleuse, vers une finale
au goût de fruit mûr et frais. Le vin se montre assez
savoureux dans la seconde partie de la bouche et termine ferme mais
toujours glissant avec une belle présence en finale. Cette
longueur laisse augurer d'un bon développement à l'élevage.
Château PALMER (Margaux)
16,5 - 17
46 % merlot, 48 % cabernet
sauvignon, 6 % petit verdot. Rendement : 47 hl/ha. Ni concentré,
ni chaptalisé. Prévision d'un long élevage avec
une proportion de bois neuf très raisonnable (40 %).
Couleur : Rouge sombre. Bonne
intensité. Vive. Pourpre.
1er Nez : Net. Intensité
moyenne. Discret. Frais.
Agitation : Assez discret avant
que ne ressorte une dimension plus profonde, avec une touche d'encre.
Bouche : Attaque souple, se développant
sur une structure caressante et grasse à la fois étonnamment
pulpeuse, qui évolue sur un bon goût de fruit frais,
toujours caressante, vers une finale fondante, douce, savoureuse et
toujours suave dans son goût. Bonne longueur finement toastée.
Ce vin possède du charme et de la trame, avec un peu plus de
"force" que par le passé. Joli.
Château PAVIE-DECESSE
(Saint-Emilion) 16,5 - 17
Couleur : Rouge sombre. Bonne
intensité. Vive.
1er Nez : Net. Intensité
bonne. Fruité. Note de fruit frais (cassis) mêlé
à la prune et au bon bois.
Agitation : Dense. Note d'encre.
Bouche : Attaque nette, souple,
se développant sur une structure charnue, ample et juteuse,
de bonne concentration et c'est ça qui le distingue des autres.
Le vin évolue gras, sur des tanins fermes mais néanmoins
fondants et aromatiques. Finale belle, longue, dense, fraîche,
minérale et crayeuse où le fruit et la réglisse
se mêlent parfaitement. De garde, mais aucunement rébarbatif
ou anguleux ! Ce sera un plaisir de voir son évolution que
je ne vois que très favorable.
Je suggère aux amateurs de goûter
du Pavie-Decesse 89. Cela donne une bonne idée du potentiel
de ce cru lorsque les vendanges peuvent être ramassées
mûres. Et si je peux me permettre une recommandation, surtout
pas de microbullage. Cette pratique fait craindre l'apparition d'un
bouquet de réduction au vieillissement en bouteille.
Château HOSANNA
(Pomerol AOC) 16,5 - 17
Certan Giraud acheté
par les Ets Jean-Pierre Moueix porte ce nouveau nom. Encépagement
71 % merlot et 29 % cabernet franc. Une nouvelle dégustation
en février 2001 confirme la réussite du cru. Je n'attends
plus qu'un millésime exceptionnel à Pomerol, type 89,
95, 98 pour découvrir ce que ce terroir nous cache encore.
Couleur : Rouge sombre. Bonne
intensité. Vive.
1er Nez : Net. Intensité
moyenne. Fin. Fruité. Dense. Vanille.
Agitation : Puissant. Beaucoup
plus qu'avant.
Bouche : Attaque nette et douce
se développant sur une structure grasse et très, très
fruitée qui évolue sur un corps enrobé avec une
réelle finesse de goût et de densité. Longue finale
complexe et savoureuse. Beaucoup de sève dans ce joli vin au
terroir probablement exceptionnel situé à côté
de Certan de May et Vieux Château Certan. Trois hectares situés
à côté de Trotanoy, un peu plus sableux, ont été
vendus au château Nenin.
Château
L'EGLISE CLINET (Pomerol AOC) 16,5
Couleur : Rouge sombre.
Vive. Bonne intensité. Belle.
1er Nez : Net. Intensité
moyenne. Fruité juste un peu fade. Touche vanillée.
Agitation : Plus intense. Fruité.
Animal.
Bouche : Attaque douce,
se développant sur une structure aérienne, juteuse et
assez grasse en milieu de bouche. Lente évolution tanique sur
un toucher de bouche assez fin et une présence tanique encore
brute parce que le vin a commencé son élevage en barrique
un peu plus tard que d'habitude. Il reste donc difficile de le comparer
à d'autres crus qui ont géré différemment
la présentation de leurs échantillons en primeur. Réponse
définitive après le collage courant avril 2001...
Château TROTANOY
(Pomerol AOC) 16,5
Couleur : Rouge pourpre. Bonne
intensité. Vive.
1er Nez: Net. Intensité
moyenne. Fruité. Discret. Assez frais.
Agitation: Plus crémeux.
Floral. Fruité. Epicé.
Bouche : Attaque nette et douce,
se développant sur une structure fruitée et juteuse.
Lent développement tanique enrobé et de plus en plus
serré. Finale très longue sur un goût de bon fruit.
Il prendra toute sa dimension à l'élevage.
CERTAN DE MAY DE CERTAN
(Pomerol AOC) 16 - 16,5
Couleur : Rouge sombre.
Intensité moyenne à bonne.
1er Nez :Net. Intensité
moyenne. Fin. Fruité. Touche de mûre et goudron.
Bouche
: Attaque nette, douce et tendre, se développant sur une structure
très fruitée, juteuse, de bonne concentration, qui évolue
juteuse encore, vers une finale tanique, réglissée et
longue, où le caractère fruité n'est pas encore
bien affirmé. Bonne longueur assez austère dans le grain.
L'élevage devrait le patiner.
CRU BARREJATS (Barsac
AOC) 16
Voici ma meilleure note des vins liquoreux
lors des primeurs 1999.
Situé entre Caillou et Climens.
Ce vin est très fin, aromatique, vif et plutôt linéaire
à ce stade. Les lots qui sont en barriques d'un vin (3 ans)
sont plus fruités et d'un comportement acide différent
de ceux qui sont en barriques neuves beaucoup plus acides pour l'instant
(sans être mordants). Dans l'ensemble, le vin est fin et n'évoque
aucune dilution. Délicieusement fondant en bouche, aérien
et long, il se distingue de beaucoup d'autres crus par son caractère
homogène, son fruit et sa grande pureté de saveurs.
Mme Daret signale que, devant l'homogénéité de
la récolte, tout est déjà assemblé.
Vendanges du 1er au 16 octobre, en plein
dans la fenêtre climatique la plus favorable. Production : 22
barriques sur 4 ha. Rendement : 12,5 hl/ha. 85 % sémillon,
5 % muscadelle et 10 % sauvignon. Une verticale depuis 1990, une visite
au chai et dans les vignes confirment qu'ici le travail de valorisation
des grands vins liquoreux est optimal et naturel. Un équilibre
légèrement plus favorable au sucre résiduel devrait
rendre les prochains millésimes incontournables. Tél./fax
05 56 76 69 06.
Château CANON-LA-GAFFELIERE
(Saint-Emilion AOC) 16
Production générale
: 35 hl/ha sur 6 000 pieds/ha. Plus de merlot que d'habitude et 35
% cabernet franc. Date des vendanges : 15 septembre, soit avant les
très grosses pluies.
Couleur :Rouge sombre.
Intense.
1er Nez : Net. Intensité
moyenne. Fruité et fumé.
Bouche : Ronde dès l'attaque,
la structure suit derrière sans creux en milieu de bouche et
au contraire avec de la pulpe et de la continuité. Le vin est
savoureux et plutôt persistant, avec des saveurs de réglisse,
de fumée et de fruits. Il possède une belle finale qui
pourrait le faire se révéler en cours d'élevage.
Sa douceur sans dilution de la matière et la qualité
de son fruit frais me plaisent beaucoup. Très agréable
à boire.
Jean-Marc Quarin